En matière de poids, difficile d’être objectif. Chacun réagit en fonction de ses normes personnelles, de ses rapports avec la nourriture et de son âge. Tous les gens qui se disent trop gros n’ont pas un excès de poids. Tout dépend de l’image qu’on a de soi, une image renvoyée aussi par les autres, et par la mode : entourés d’une nuée de mannequins, la plupart d’entre nous auraient l’impression d’être obèses. Il faut également tenir compte des normes familiales et culturelles. Dans les familles où la tendance au surpoids et au bon coup de fourchette est partagée et vécue dans la joie et la bonne humeur, ce sont les maigres qui sont regardés de travers. Le jugement que l’on porte sur son poids dépend encore du poids que l’on avait avant, s’il s’est sensiblement modifié.
Qu’est-ce que l’IMC ? Comment le calculer ?
Dans ce domaine où règne la plus grande subjectivité, il n’est donc pas inutile de se référer à un outil simple : l’IMC, ou Indice de Masse Corporelle (on le trouve souvent en anglais : BMI, ou Body Mass index), qui vous permettra d’évaluer votre poids d’un point de vue médical.
Cet indice, appelé aussi « indice de corpulence », se calcule en divisant son poids (en kilos) par sa taille (en mètres) au carré. Exemple : vous pesez 56 kilos pour 1,70 mètre : votre IMC est égal à 56 divisé par 1,70×1,70=19,37, soit votre nombre de kilos par mètre carré de surface corporelle.
Pour les chercheurs, cet indice constitue l’une des mesures les plus synthétiques de l’état de santé d’une personne. Et en terme statistique, le poids souhaitable est celui pour lequel les études indiquent qu’il ne présente pas de risques pour la santé. On est loin des seuls critères esthétiques !
Calculez votre IMC
Quel est votre poids ? P en kg
Quelle est votre taille ? T en mètres
Votre IMC est égal à : P/(TxT)
Comment interpréter votre résultat ?
Attention, les données suivantes vous concernent si vous avez plus de 15 ans et ne sont pas à prendre au pied de la lettre. En effet, quelqu’un de trop lourd n’est pas forcément trop gros. Il peut s’agir de muscles très développés (certains sportifs), d’eau (certaines surcharges du bas du corps), ou du squelette.
Pour les enfants reportez-vous aux courbes de corpulence qui figurent dans les carnets de santé des enfants depuis janvier 1997.
1. Votre IMC est égal ou inférieur à 18 : Vous êtes mince ou maigre. Attention, les femmes trop maigres peuvent avoir des cycles perturbés, ou plus de règles du tout, et voir leur fécondité baisser ou compromise jusqu’à ce qu’elles reprennent du poids ( anorexie ). Si vous voulez maigrir, ce n’est pas très normal ! ! ! Chez les mannequins, l’IMC moyen est justement inférieur à 18.
2. Votre IMC est compris entre 19 et 25 : Vous avez un poids en accord avec votre taille, c’est-à-dire un poids qui ne peut pas nuire à votre santé. Notez que la fourchette est large et croit avec l’âge. Pour les hommes et les femmes ménopausées, l’indice normal se situe même plutôt entre 22 et 24. Mais la norme esthétique reste quand même entre 18 et 20… !!!!
3. Votre IMC est compris entre 25 et 30 : Vous êtes en surpoids et vous sentez peut-être mal dans votre peau. Un rééquilibrage de votre alimentation et un peu plus d’activité physique devraient vous aider à vous débarrasser de cet excès de poids. Vous n’êtes pas tout seul dans ce cas : 28,5% des Français sont en surpoids (étude OBEPI, 1998)
4. Votre IMC est compris entre 30 et 40 : On parle d’obésité moyenne. Les systèmes articulaires, veineux et respiratoire souffrent, mais, avant d’être une maladie, l’obésité est un handicap : avec une gêne ressentie au quotidien pour vous mouvoir, vous habiller, assumer le regard des autres. Près de 8% des Français sont dans ce cas (OBEPI, 1998) et plus de 20% des américains
5. Votre IMC est supérieur à 40 : On parle ici d’obésité massive dont les répercussions sur la santé et la qualité de la vie sont importantes.
Etes-vous « pomme » ou « poire » ?
Autrement dit, quel que soit votre poids, comment est réparti votre tissu adipeux ?
Si votre tour de taille est supérieur à 94 cm (si vous êtes un homme) ou supérieur à 80 cm (pour les femmes), vous êtes plutôt « pomme » ou « androïde ». Chez vous, la graisse est concentrée au niveau du ventre et de l’estomac, comme la plupart du temps chez les hommes, et elle est dangereuse pour le cœur et les artères, elle est donc associée à une augmentation des risques cardio-vasculaires, quel que soit le poids. Ce risque devient d’autant plus fort si votre tour de taille est supérieur à 102 cm (si vous êtes un homme) ou supérieur à 88 cm (pour les femmes).
Si au contraire, comme la plupart du temps chez les filles, la graisse est plutôt sur les fesses, les hanches, les cuisses, les hanches, vous êtes « poire » ou « gynoïde ». À un certain degré, cet excès de tissu adipeux peut provoquer des phlébites, des problèmes veineux et articulaire
Est-il risqué d’être obèse ?
Les maladies cardio-vasculaires de l’obésité touchent le coeur avec l’infarctus , le cerveau avec les accidents vasculaires cérébraux, les artères et les veines avec l’athérosclérose, les œdèmes des membres inférieurs et les varices .
Les complications pulmonaires sont fréquentes, allant du simple essoufflement à l’insuffisance respiratoire invalidante et au syndrome d’apnées du sommeil.
Le surpoids favorise également la survenue d’autres maladies : le diabète , l’hypertension artérielle ou l’élévation des lipides sanguins, essentiellement les triglycérides.
L’excès de poids est aussi lié à un risque accru de cancer du sein et de l’utérus chez la femme, et de la prostate, du colon, du rein et du rectum chez l’homme.
L’obésité a également des effets secondaires qui sont souvent sous-estimés. Par exemple, une baisse de la fertilité, des complications respiratoires et rhumatologiques : les articulations sont trop sollicitées (arthrose des genoux surtout). Ces atteintes concourent à réduire l’activité physique et à perpétuer le surpoids.
Comment devient-on obèse ?
L’obésité est un phénomène complexe qui dépend de l’âge, du sexe (les femmes sont plus touchées), de facteurs génétiques, de l’alimentation, du niveau d’activité physique quotidien et du contexte psychologique.
Si les calories absorbées sont supérieures à nos dépenses, nous stockons la différence et la graisse corporelle augmente. Cela ne signifie pas pour autant que la personne forte mange plus que les autres, mais elle mange par contre trop par rapport à ses besoins.
L’intervention de l’hérédité dans l’obésité est difficile à définir précisément. Chacun a pu cependant constater de façon empirique qu’il existe des familles de gros, comme il existe des familles de maigres. Ce caractère familial a été confirmé par des enquêtes : le risque de devenir obèse pour un enfant atteint 40 % si un seul de ses parents est obèse, 80 % si les deux le sont, 10 % seulement si aucun ne l’est.