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Alimentation des enfants : Bien manger, ça s’apprend

Les mamans le savent : l’équilibre réside dans la diversité. Mais quand un enfant ne veut que des coquillettes, difficile de ne pas capituler… Nos astuces pour lui donner envie de goûter à presque tout !

C’est dès la petite enfance que se prennent les bonnes habitudes alimentaires. Plus d’un enfant sur dix est obèse, et le bilan ne cesse de s’alourdir. Responsables : le manque d’activité physique et, surtout, une alimentation trop riche en graisses et en sucres. Mais quand la moindre bouchée de ratatouille prend des allures de bras de fer avec notre enfant, comment ne pas se rabattre sur des coquillettes au succès assuré ? Bien sûr, la purée au jambon et les pâtes au gruyère ne sont pas des aberrations nutritionnelles. Sauf si elles constituent l’essentiel de ses repas, au détriment des légumes, des fruits, du poisson… L’éducation gustative est donc importante. L’alimentation est un territoire d’éveil extraordinaire pour les tout-petits, puisqu’elle passe par la découverte des textures, des couleurs, des parfums, des sons, par tous les sens.

L’art d’éveiller ses papilles

Même s’il manque encore de références, le goût est l’un des sens les plus développés à la naissance. In utero, le bébé est déjà influencé par ce que mange sa mère. Des tests ont montré que les nourrissons marseillais manifestaient une mimique de plaisir au contact d’une tétine parfumée à l’aïoli, alors que les nouveau-nés parisiens grimaçaient de dégoût. Vous pourriez ainsi être surprise de voir votre bout-de-chou adorer les olives, la moutarde ou le roquefort !

Entre 4 et 6 mois, pour favoriser les premières découvertes de votre bébé, commencez par introduire une ou deux cuillères de purée de carottes, de courgettes ou de jus de fruits frais dans son biberon. Vous augmenterez ensuite progressivement les doses, et varierez ainsi les sensations gustatives.

Par la suite, évitez, si possible, le « prêt-à-manger » : petits pots, yaourts, compotes sucrées… « Si elle est parfaitement équilibrée sur le plan nutritionnel, l’alimentation industrielle habitue les enfants à certains goûts et textures. Ils ont alors tendance à rejeter les mets peu salés, les saveurs prononcées, acides ou les textures fibreuses », explique une spécialiste de la santé alimentaire de l’enfant.

Mais rassurez-vous : si vous n’avez pas le temps de cuisiner, les purées de légumes surgelées (au naturel et sans sel !) et les yaourts sans sucre parfumés avec quelques morceaux de fruits feront très bien l’affaire ! Tout est affaire de séduction.

Savoir le séduire : conseils pratiques

S’il est facile d’élargir la palette gustative d’un enfant avant 2 ans, la tâche devient plus ardue dès qu’il se débrouille à table. Il trie le contenu de son assiette, dévore les frites mais refuse de toucher aux endives. Pour que cette phase de néophobie, c’est-à-dire de rejet de la nouveauté, ne dure pas, il faut savoir le séduire à table à tout âge.

  • Toujours quatre repas par jour. Les horaires des repas sont des repères importants. Et si vous autorisez votre enfant à grignoter toute la journée, il prendra l’habitude de s’alimenter de façon anarchique. Aussi, faites-lui toujours partager le repas familial, même s’il s’agit d’un pot-au-feu ! Et forcez-vous un peu si vous n’aimez pas les légumes, car vous voir en manger peut inciter votre petit « chipoteur » à vous imiter.
  • Le goûter est un repas à part entière. Invitez votre enfant à s’asseoir pour le prendre, mais pas devant la télévision. S’il est seul en rentrant de l’école, ou s’il reste à l’étude, préparez avec lui une boîte contenant une briquette de lait, du pain ou quelques biscuits (mais pas le paquet), et un fruit.
  • Légumes et féculents à midi et le soir. Si les premiers, riches en fibres, en vitamines et en saveurs, sont essentiels pour assurer l’équilibre alimentaire, ils ne couvrent pas les besoins énergétiques d’un enfant en pleine croissance. Quelques heures après avoir mangé son assiette de haricots verts, votre bambin risque d’avoir faim, et d’associer cette désagréable sensation aux légumes. Complétez, et sans craindre de le voir grossir, les plats de légumes avec des féculents. Riches en sucres lents, ils éviteront bien des grignotages.

Et s’il ne veut pas goûter ?

Vous lui re-proposerez une autre fois. Les enfants n’aiment pas ce qui est mélangé : faites simple ! Laissez votre petit curieux prendre contact avec ses salsifis, les toucher, les sentir. S’il ne veut pas les goûter, passez à la suite. Vous lui en proposerez de nouveau, sous la même forme, la semaine suivante : ces légumes lui paraîtront alors plus familiers. S’il refuse de manger son poulet, ne dramatisez pas. Vous risqueriez de communiquer votre angoisse à votre bout-de-chou, ou même de lui fournir un moyen de pression, car la néophobie correspond aussi à une phase d’opposition aux parents. Mais ne lui proposez pas autre chose à la place.

Inutile de le forcer à finir

Ce n’est pas parce qu’il ne veut plus de sa viande qu’il fait un caprice. La sensation de satiété est liée à la détection des différentes saveurs, et c’est notre système sensoriel qui alerte le cerveau lorsqu’une quantité suffisante d’un aliment a été consommée.

Il vaut mieux ne pas remplir l’assiette de votre enfant, et attendre qu’il en redemande.

Ne faites pas du dessert une récompense, en promettant à votre bambin sa glace préférée s’il finit ses épinards : cela prouverait bien que « les épinards, c’est pas bon ! ».

Soyez disponible pour tenter des découvertes

Ne lui présentez pas du navet pour la première fois un soir où vous êtes épuisée de votre journée !

  • Assaisonnez à toutes les sauces. S’il n’a pas de problème de poids, n’hésitez pas à mettre un peu de ketchup sur son escalope, une pointe de sauce blanche avec le chou- fleur. Les graisses sont nécessaires aux enfants : elles aident leur cerveau à grandir. Chassez l’idée que les petits n’aiment que les aliments insipides, et relevez ses plats d’aromates et d’herbes fraîches.
  • Des plats qui vont l’amuser. Il a du mal à croquer une pomme à pleines dents… de lait ? Râpez-la ou coupez-la en quartiers qu’il pourra manger avec les doigts. La peau des tomates ne passe pas ? Epluchez-les, après les avoir ébouillantées quelques secondes. Quand il y aura pris goût, vous pourrez lui proposer des rondelles avec la peau car elle est riche en vitamines. Si le poisson entier ne l’allèche pas, présentez-le-lui en papillote. Et pourquoi ne pas l’inviter à la composer lui-même dans du papier sulfurisé, avec les herbes et les légumes de son choix. Trois minutes aux micro-ondes, c’est encore plus rapide que les pâtes au jambon !
  • De même, éveillez sa curiosité en donnant à des plats simples des formes et des noms étonnants. N’est-ce pas amusant de déguster « une colline de haricots verts aux rubans de jambon » ? Enfin, ne lui servez pas que du steak haché : les enfants ont besoin de mastiquer pour fortifier leurs dents. Et pas toujours du blanc du poulet, ils aiment aussi les cuisses ou les ailes grillées à manger avec les doigts.
  • Mettez-lui la main à la pâte et les mots à la bouche. Comme il se méfie de ce qu’il ne connaît pas encore, amenez-le à participer au choix des fruits et légumes, des fromages au supermarché ou sur le marché. Nommez les produits, faites-lui toucher le velouté des pêches, sentir le parfum des oranges. Laissez-lui le choix de certains repas, mais guidez-le. Demandez-lui s’il préfère manger des carottes râpées ou du concombre et, s’il fait la moue, ne vous rabattez pas sur le saucisson…
  • Et pourquoi ne pas planter quelques tomates cerises sur le balcon pour voir comment poussent les légumes, vérifier chez le poissonnier que le poisson n’est pas toujours carré, et visiter quelques fermes à l’occasion ?

Faites participer vos enfants à la préparation des repas

La cuisine est une activité ludique qui éveille la curiosité, la capacité d’organisation et familiarise avec les aliments. Même si cela se limite à mettre de la crème dans les épinards, à mélanger la vinaigrette ou écosser les petits pois. Quelle fierté pour eux lorsque vous annoncerez : « C’est la sauce de Thomas et le gratin d’Anna ! ». Ils seront sûrement plus facilement tentés de goûter à ce qu’ils ont préparé.

Multipliez les expériences ludiques. Les enfants sont très influençables entre eux… Rassemblez frères et surs, ou copains, et tentez des expérimentations amusantes. Demandez à chacun de créer son mélange de fruits ou de légumes mixés. Puis organisez une dégustation collective. Ou coupez en morceaux différentes variétés de pommes, et demandez-leur de reconnaître la plus sucrée, la plus acidulée…

Si votre enfant commence à s’arrondir, n’hésitez pas à aller voir un pédiatre ou un diététicien. Il vaut mieux consulter « pour rien » que de laisser le surpoids s’installer. Après avoir vérifié la courbe de poids, le spécialiste mettra en place, si nécessaire, des mesures diététiques. Dans tous les cas, ne privez pas votre bambin de ce qu’il aime. Limitez les quantités, et gardez boissons sucrées, sodas, pâtisseries et biscuits apéritifs pour les occasions exceptionnelles.

Une journée parfaitement équilibrée

Tout comme vous, d’un jour à l’autre, votre enfant a plus ou moins faim. Alors, adaptez ces idées de menus à son appétit !

  • Petit déjeuner :1 boisson, 1 produit laitier, 1 produit céréalier (pain, céréales et, de temps en temps, des biscuits ou du pain d’épice),1 fruit ou un jus de fruits frais.
  • Déjeuner : des crudités, 1 légume cuit et des féculents (riz, légumes secs…), un peu de viande, poisson ou des ?ufs, 1 laitage (fromage ou autre), 1 fruit, du pain.
  • Goûter : 1 boisson peu ou pas sucrée, 1 aliment céréalier (pain, biscuits), 1 produit laitier, éventuellement 1 fruit.
  • Dîner : des légumes (une soupe par exemple), des féculents, du poisson ou de la viande (s’il n’en a pas consommé au déjeuner), 1 produit laitier, éventuellement 1 fruit ou 1 compote, du pain