Un tiers des stations-service est en rupture d’au moins un carburant. La situation est telle que des files d’attente immenses se forment autour et les tensions montent entre les usagers. Entre la fatigue, le stress de ne pas pouvoir aller au travail et les incivilités de certains, le cocktail est explosif.
Alors que la grève continue dans plusieurs raffineries françaises, les files d’attente autour des stations ne font que de s’agrandir. Un tiers des stations est en rupture d’au moins un carburant. À Villiers-le-Bel (Val-d’Oise) lundi soir, des individus ont pris le contrôle d’une station. Ils assuraient eux-mêmes le filtrage des automobilistes et laissaient passer les habitants du quartier. Pour les autres, ils vendaient le carburant, en bidon, à leurs tarifs.
Dans d’autres stations, entre la fatigue, le stress et les incivilités, les esprits s’échauffent rapidement. Dans l’une d’elles à Nanterre (Hauts-de-Seine), il ne restait qu’un petit peu de gazole. Face à ces faibles réserves, une quarantaine de véhicules attendaient, pare-chocs contre pare-chocs. Des jeunes clients ont décidé de faire la circulation pour éviter que certains doublent.
« Là, il y a 15 minutes à peine, il y a eu une bagarre pour l’essence, les gens doublent, passent, c’est rageant », explique Marin, 18 ans. À ce moment, un fourgon tente de doubler et accidente le véhicule d’un chauffeur privé.
« Tous les jours, je fais la queue une heure, deux heures. Là il m’a percuté mon véhicule mais je veux juste mettre de l’essence et rentrer. Je n’ai pas envie de me prendre la tête, je suis fatigué », dit-il.
Un sang-froid qui contraste avec l’agacement de certains. « C’est plus qu’épuisant, ça met la haine un peu envers les automobilistes », se désole un client.