Les turbulences en avion sont de plus en plus fréquentes et touchent les avions qui traversent une zone de cisaillement des vents qui correspond à une zone ou les courants d’air ascendants et descendants et de vitesse différente se croisent. Ces courants d’air déstabilisent les avions en provoquant des secousses qui peuvent s’avérer impressionnantes dans certains cas.
On distingue quatre catégories de turbulences : légères, modérées, sévères et extrêmes. Les turbulences classées dans les deux dernières catégories sont logiquement les plus dangereuses et peuvent occasionner des blessures pour les passagers et les personnels de vol. Elles surviennent la plupart du temps, en « ciel clair » : Soudainement et sans indice visible préalable.
Les températures en cause
Les perturbations de ce type sont appelées à augmenter considérablement autour du globe d’ici à 2050-2080. « Le changement climatique va affecter de nombreuses manières le secteur de l’aviation », explique Paul Williams, professeur en sciences atmosphériques à l’Université de Reading au Royaume-Uni. « Nous nous attendons à des perturbations de plus en plus nombreuses dans l’atmosphère. On pourrait ainsi voir les turbulences aériennes doubler, voire tripler dans les décennies à venir », détaille-t-il.
La raison : les changements brutaux de températures imposés par le changement climatique, qui perturbent les courants d’air, modifient leur vitesse et la direction des vents. Selon une étude publiée en 2017 dans la revue Advances in Atmospheric Sciences, le doublement des niveaux de CO2 dans le monde entraînerait une augmentation de 149 % de l’intensité moyenne du cisaillement du vent à 39.000 pieds, ce qui entraînera des vols bien plus perturbés pour les passagers des grandes lignes aériennes dont les avions circulent entre 30.000 et 40.000 pieds.
Les tempêtes en cause aussi !
Les tempêtes qui devraient également entraîner des perturbations plus longues. « Typiquement, sur un vol transatlantique, on peut s’attendre actuellement à dix minutes de turbulences », explique Paul Williams. « Je pense que dans quelques décennies, cela pourrait passer à 20 minutes ou à une demi-heure ». Mais le scientifique se montre rassurant quand même en précisant que la hausse de ces phénomènes n’entraînera pas des vols moins sûrs. « Les avions ne vont pas commencer à tomber du ciel, car ils sont construits selon des critères très élevés et peuvent résister aux pires turbulences », détaille-t-il à CNN.
Les turbulences en ciel clair ne sont pas les seules à augmenter. Avec le changement climatique, les phénomènes météorologiques extrêmes, comme les tempêtes et les cyclones tropicaux, sont également appelés à se multiplier, provoquant ainsi des perturbations sur les vols, des retards, des changements d’itinéraires ou des annulations de vol.