Une semaine qui commence sous le signe de la patience… et de la galère. Des files d’attente continuaient de se former tôt ce lundi 10 octobre devant les stations-service alors que la grève pour une hausse des salaires qui paralyse la moitié des raffineries françaises se poursuit. Ce sont parfois plusieurs heures que les automobilistes partant travailler devaient patienter avant d’espérer faire un plein.
« Si je bosse pas, j’ai plus rien »
Sur l’autoroute A1, en région parisienne, la tension était palpable. En train d’attendre, Mohammed, chauffeur de taxi, raconte être sorti de chez lui à 2h du matin pour tenter de trouver du carburant. « Je suis allé du côté de la porte d’Asnières, la station était carrément fermée, je suis allée à Orly, une fois arrivé, la station était fermée… », explique-t-il au micro de LCI, dans la vidéo en tête de cet article. « C’est pour mon travail, si je bosse pas, j’ai plus rien du tout, je suis indépendant », rappelle-t-il alors qu’il lui reste encore une heure d’attente avant d’atteindre la station essence.
Un autre automobiliste qui souhaitait faire le plein avant de partir travailler est parti de chez lui à 4h du matin. « En deux heures, j’ai parcouru 200 mètres », déclare-t-il, dépité, mais obligé de prendre son mal à patience, car impossible dans sa profession de se passer de carburant. « Dans l’évènementiel, il faut se déplacer sur les différents sites et sans carburant, on ne déplace pas de matériels, on ne fait rien en fait. »
Faute de carburant, certains automobilistes sont même obligés de pousser leur voiture jusqu’à la station service. « On ne peut pas continuer comme ça, on en a besoin pour travailler. Moi, je commence à travailler à 4h du matin, je ne peux pas prendre le métro », soulignait un autre conducteur, fatigué, dimanche soir.
Selon le ministère de la Transition énergétique, 29,7% des stations-service connaissaient des difficultés sur un produit au moins dimanche à 15h, contre 21% samedi. Les tensions se cristallisent dans les Hauts-de-France, où 54,8% des stations sont touchées, et en Ile-de-France, avec 44,9%. « Ça s’appelle une crise, très certainement », a affirmé dimanche soir sur LCI le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, qui a appelé à la fin du blocage.