Si les agriculteurs français espèrent une accalmie, c’est parce que la première récolte bi-annuelle qui vient de se finir a été particulièrement bonne. Cela s’explique par un climat ni trop chaud, ni trop froid, ni trop sec. La météo était à la culture ce que le lit de Petit Ours Brun est à Boucle d’Or : idoine. Mais ce n’est pas le seul facteur à prendre en compte. Les insectes, particulièrement nocifs dans ce type de culture, ont été moins nombreux que les années précédentes. Cette année, les agriculteurs dénombrent moins de ravages provoqués par ces insectes.
Les planètes étaient donc enfin alignées pour permettre aux producteurs d’entrevoir une amélioration de la situation. “La récolte de 2022 en France est 50 % plus importante qu’en 2021” se félicite Luc Vandermaesen, président de l’Association Moutarde de Bourgogne, à nos confrères du Parisien. Mais cette récolte est-elle suffisante pour répondre à la demande ? Rien n’est moins sûr.
Les récoltes Françaises ne suffiront probablement pas
Si tous ont espoir que la situation revienne à la normale d’ici quelques mois, le président de l’Association n’est pas naïf pour autant. Il craint, à juste titre, que la production française ne suffise pas. Car, pour rappel, 80% des graines de moutarde utilisées pour produire de la moutarde viennent du Canada. Tous les regards sont donc tournés vers ce pays, où les récoltes débuteront d’ici quelques mois. On va donc devoir patienter jusqu’en décembre, voire début janvier 2023 pour être fixé sur l’évolution de la situation.
D’ici là, on croise les doigts pour que la récolte bourguignonne, seule en France, suffise à produire suffisamment de moutarde pour débuter la saison du pot-au-feu et du lapin à la moutarde dignement.